Au cours de son développement moteur, bébé peut rencontrer des difficultés. Les plus courantes sont le torticolis (qui peut représenter jusqu’à 40% des bébés selon les études) et la plagiocéphalie.
Ces difficultés motrices peuvent avoir des conséquences sur le développement moteur et global de l’enfant à court ou moyen terme.
Le développement moteur de l’enfant a pour objectif de permettre la réalisation de mouvements amples, coordonnés et adaptés aux capacités actuelles de l’enfant.
On parlera de difficulté motrice ou de trouble des apprentissages moteurs si bébé présente une motricité inadaptée voire désorganisée, avec la présence de réactions motrices qui ne devraient pas être présent. Ces observations prendront en compte la grande variabilité qui existe entre les bébés.
Dès lors, pour identifier d’éventuelles difficultés motrices chez l’enfant, on accordera plus d’importance à la qualité du mouvement plutôt qu’à l’âge de réalisation des différentes étapes motrices.
Dans les prochaines lignes nous évoquerons différentes difficultés que peut potentiellement rencontrer votre bébé (liste non exhaustive), comment les détecter à temps, puis les ajustements de stimulation que l’on peut proposer.
Le torticolis
Les plagiocéphalies
La présence d’extension
Des bébés bloqués assis
L’absence de réaction de protection
Les asymétries du développement
Les gênes pour acquérir de nouvelles compétences motrices
En associant une bonne connaissance du développement moteur de l’enfant à une observation précise de votre enfant, vous saurez identifier les premiers signes évocateurs de difficulté motrice. Ainsi, vous pourrez intervenir le plus tôt possible et permettre à votre enfant de retrouver son chemin moteur.
Dans la vidéo, je vous explique comment repérer des torticolis, des plagiocéphalies, la présence d’extension, de bébé bloqué assis et des absences de réaction de protection.
Maintenant que nous avons vu ces différentes difficultés motrices, comment les repérer, regardons quelles peuvent être leurs origines afin d’agir dessus.
Ces difficultés peuvent avoir 3 origines :
Des difficultés transitoires dues à l’apprentissage (le plus fréquent),
Des difficultés induites par des stimulations mal adaptées.
La présence d’une pathologie (cas le plus rare),
Hormis les rares cas de trouble du développement dû à une pathologie, qui nécessitent un accompagnement médical et paramédical spécifique, les enfants font preuve d’une grande résilience; ils ont la capacité de récupérer de leurs difficultés pour grandir en pleine forme à condition que l’accompagnement qui leur est proposé leur corresponde.
Commençons par les difficultés inhérentes au fonctionnement de l’apprentissage de la motricité de l’enfant.
Lors de leur développement moteur, les enfants apprennent les nouvelles transitions motricespar sérendipité ( c’est-à-dire par hasard).
Votre bébé peut être confrontéà 2 types de difficulté:
Les asymétries du développement, c’est-à-dire qu’il développe plus un côté que l’autre (torticolis, rampé et 4 pattes asymétriques, retournement d’un seul côté, etc.). Dans un premier temps ces asymétries sont tout à fait normales : bébé vient de découvrir un mouvement, il va le répéter de ce même côté pour l’intégrer. Mais rapidement il doit aussi découvrir son autre côté pour éviter que cette asymétrie s’installe et que la difficulté motrice ne persiste dans le temps. Si vous observez ces asymétries chez votre enfant, il est important d’un peu plus stimuler le côté opposé.
Les non-acquisitions de certaines transitions motrices peuvent être multifactorielles. Elles dépendent de beaucoup d’éléments du développement moteur de l’enfant telles que : la maturation du cerveau, la myélinisation des nerfs (sur lesquels nous n’avons pas d’action possible) ou la possibilité de bébé de faire ses propres découvertes dans un environnement adapté sans être contraint par du matériel inadapté. C’est pour ça que pour évaluer ces difficultés d’apprentissage, ce n’est pas l’âge d’acquisition qui importe, mais la qualité du mouvement réalisé et la régularité des progrès.
Dans ces 2 types de difficultés motrices dûes au processus d’apprentissage par répétition, l’aménagement de l’environnement de bébé doit être adapté pour lui permettre de pleinement se développer et éviter que ces difficultés ne s’installent sur du plus long terme, avec des conséquences sur ses capacités sportives futures, sa socialisation ou son cursus scolaire.

Il est tout à fait normal que bébé passe par de petites difficultés transitoires, mais les repérer précocement permet d'intervenir dessus, de s’assurer qu’elles ne s’installent pas dans le temps et de les discerner des difficultés motrices induites par l’adulte, car elles sont très similaires.
Dans l’article sur le développement moteur nous avons vu que l’enfant est naturellement programmé pour se développer vers la marche ( hormis les rares cas de pathologie).
De ce fait, le rôle du parent consiste à proposer à son enfant un environnement et des stimulations qui lui sont adaptés et correspondants à ses capacités, pour l’accompagner dans son développement psycho-moteur.
Si vos stimulations et l’environnement que vous proposez s’avèrent inadaptés, vous risquez d’induire des troubles du développement.
Les stimulations mal adaptées les plus couramment rencontrées sont souvent :
Des stimulations trop précoces qui crispent bébé et le bloquent
Des portages mal adaptés qui empêchent bébé d’organiser sa motricité,
Du matériel bébé acheté qui n’est pas bon pour le développement moteur de l’enfant. On retrouvera notatment:
Les arches
Les cosys
Les transats
Les Dodoma
Les tapis d’éveil mal adaptés
Les chaussures dites “premier pas”

S’il vous plait, ne tenez pas votre enfant debout par les mains
Pour savoir comment agir dès que vous observez ces difficultés, il faut dans un premier temps déterminer d’où elles proviennent :
Si la transition motrice est trop compliquée et trop loin dans son chemin du développement.
⇒ Stimuler de préférence les étapes intermédiaires du développement moteur.
S’il n’a pas encore assez développé son système nerveux ( myélinisation,…) :
⇒ Stimuler le ressenti du mouvement en passif.
S’il n’a pas assez de capacité musculaire :
⇒ Stimuler bébé pour qu’il répète les mouvements précédents et renforce les muscles
⇒ Utiliser un toucher désagréable pour pousser bébé à réaliser ce mouvement.
S’il y a quelque chose qui entrave son développement moteur :
⇒ L’enlever
Pour limiter le risque de voir apparaître des difficultés motrices ou aider votre enfant à retrouver un bon développement moteur, vous pouvez suivre les principes de motricité libre élaborés par Emmi Pickler
Il est également important de proposer des stimulations adaptées à son enfant.
Enfin, profitez des activités de la vie quotidienne comme le portage, le bain ou le change pour augmenter les moment de stimulation de votre enfant sans que cela ne l'agace trop.
C’est comme ça que votre enfant grandira en pleine santé !
Si vous avez le moindre doute, consultez votre pédiatre.
👇Dites-moi en commentaire, si votre enfant a déjà eu une difficulté motrice dans ses apprentissages?👇
Bibliographie :
Forestier M. De la naissance aux premiers pas: accompagner l’enfant dans ses découvertes motrices. 2015. (https://michele-forestier.fr)
Adolph KE. Learning to Move. Curr Dir Psychol Sci. 28 juin 2008;17(3):213‑8.

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